mardi 30 décembre 2008

Dernières nouvelles du musée





Le musée sert à marquer le commencement du passé, tout comme les collections et leurs collectionneurs : quand le musée peint "sa grisaille sur la grisaille", c'est qu'une technologie "achève de vieillir". La paraphrase de Hegel convient à ce mouvement. Les médias vieillissent, ils pénètrent les musées, petit à petit ; des expositions marquent la fin d'une technologie et, partant, d'une époque. Les médias ont une histoire, que l'on étudie peu. Dommage, cet inconscient des technologies a sans doute beaucoup à nous apprendre, à nous, "malades" des technologies.

Berlin fête les 60 ans du disque vinyl, ou plutôt "enterre" le vinyl. L'exposition s'appelle "High Fidelity - Künstlerschallplatten in der Sammlung Marzona" et se tient jusqu'en février 2009 à la Kunstbibliothek. On y expose la collection Marzona, consacrée à l'exploitation du vinyl par des artistes (300 disques). "Haute Fidélité" était dans les années 1950 un slogan publicitaire, comme l'est "Haute Définition" aujourd'hui. 

Le musée permet d'écouter des disques mais l'exposition s'en tient surtout aux pochettes, aux disques illustrés (étiquettes), aux affiches, à des partitions (John Cage, etc.). Usages marginaux mais qui, illustrant les limites du média, en soulignent la place et font voir le travail de débordement de l'activité artistique : ceci n'est pas un disque... Nouvelle ligne de résistance de l'art à la "reproduction mécanique".

On y voit aussi quelques magazines exploitant le disque vinyl comme support complémentaire ou illustratif, "plus produit" déjà. L'histoire et ses musées servent aussi à cela, nous savoir moins modernes que nous aimerions le croire. Une illusion de perdue, c'est toujours cela de gagné !

40 ans : l'espérance de vie d'une technologie, il y a 60 ans. Le VHS et les audio cassettes auront bientôt leur exposition ; combien de temps encore avant que n'y entrent le CD et le DVD ? Que sait-on de l'espérance de vie d'une technologie à divers âges ?


Pour ceux qui lisent l'allemand :
  • Interview du commissaire de l'exposition Michael Lailach avec Egidio Marzona

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