vendredi 7 août 2009

Points de vente pour la presse gratuite


Non seulement des gratuits de toutes sortes (information, consumer magazines, B2B, etc.) éclosent dans tous les catégories de presse mais ils ont aussi de plus en plus souvent leurs propres points de distribution collective : restaurants, boulangeries, épiceries, centres commerciaux, grande surface spécialisée... Avec leurs présentoirs. Sans parler des distributions aux sorties de métro...
Cf. Ci-contre, un présentoir dans un restaurant Lina's (Paris) avec des titres consacrés à l'automobile, à l'économie, à la BD, à l'immobilier de luxe, à la finance et, bien sûr, un hors-série anniversaire du magazine de Lina's.
Au-dessous, gratuits (free publications) dans un multiplexe américain, Regal (Miami).

Difficile de ne pas y lire une défaillance de la presse. Quelle défaillance ? Bloquée dans des habitudes professionnelles surannées, cimentées dans le manichéisme d'un paradigme ancien, la distribution de la presse est lente à digérer les changements de mode de vie (aménagement du territoire, emplois du temps, commerce, etc.) et ne les incorpore qu'en rechignant, bricolant à la marge un modèle sacralisé.
Le passé de la presse étouffe ses avenirs. Défaillance nécessaire d'un vieux média donc, défaillance positive, seule à même de fonder les places et les fonctions actuelles de la presse.

La fonction d'information et de divertissement de la presse semble à reconfigurer : les modes de distribution, la division du travail entre payant et gratuit, entre numérique et papier sont à recomposer, à réorchestrer : protéger des métiers anciens n'aide en rien. Le papier et le payant ne constituent qu'un cas particulier d'un modèle plus large ; plutôt considérer cette transformation en termes d'englobement qu'en termes d'antagonismes.
Ni le payant ni le papier ne sont condamnés. Leur place, leurs rôles sont à inventer dans un concert inouï de médias et de besoins d'information. C'est le marché qui se charge de l'innovation et de l'entrée dans le nouveau paradigme, à coup d'innovations limitées, heureuses et malheureuses. D'où l'importance d'un marché ouvert, flexible, clair qu'encourage la Loi Bichet.

N.B.  Depuis le début de l'année 2009, en un semestre, plus de 360 nouveaux titres (dont 10% de gratuits), et deux fois plus de hors-série. Sans compter les sites correspondants. (Source : Base Presse MM). Signe d'un média créatif.

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