mercredi 9 septembre 2009

Vitrines : le premier des mobiliers urbains

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Toute vitrine est un média.
Pour les points de vente, elle relève des dépenses de communication. Que sait-on de son efficacité communicationnelle, de son audience ? Pas grand chose. Interrogés, des commerçants (prêt à porter) qui changent leur vitrine tous les mois estiment qu'elle leur apporte 20% de leur clientèle. La vitrine constitue un élément de la visibilité et de la notoriété d'un point de vente dans la ville. Dans quelle mesure ?

Fenêtres ouvertes sur le point de vente (windowSchaufenster), liaisons naturelles entre PLV placée à l'intérieur et publicité extérieure, les vitrines devraient regarder de plus près les passants qui les regardent, certains très attentivement, comme en témoigne le vocabulaire : "lèche-vitrines", "window shopping", "Schaufensterbummel". Qui est devant la devanture ? Couverture, répétition ?

Les vitrines sont lisibles à des distances variables, de près par les piétons (détail des produits, revendication des marques, prix), de plus loin par les automobilistes, les passagers des bus et des trams (slogans, promotions, soldes, etc.).
La vitrine doit "afficher" mais doit aussi être transparente ("vitre"), laisser entrevoir l'intérieur du magasin. Subtils arbitrages.


Alors que l'affichage en centre ville est encadré par divers dispositifs législatifs et réglementaires, la valeur publicitaire des vitrines devrait s'accroître et leur place s'affirmer plus nettement dans la stratégie des entreprises.
Les vitrines ne sont pas intrusives, leurs emplacements sont naturels, elles animent et éclairent la ville (voir toutefois le décret à venir sur leur extinction la nuit, dont la publication est prévue pour la fin de l'année 2012, début 2013, pour réduire les dépenses d'énergie). Par nombre de leurs aspects (coût, flexibilité, emplacement), les vitrines se comparent avantageusement au mobilier urbain. De nombreux annonceurs ont à leur disposition des réseaux urbains de vitrines, denses (banques, agences de voyage, services publics, etc.) ; or ces networks qui entre-tissent finement micro-local et national sont sous-utilisés et rarement pris en compte dans la stratégie média, encore moins dans les plans média et l'achat d'espace.

Une vitrine doit retenir l'attention, capter le regard, interpeller le passant, inviter ; selon les jours, afficher les promotions, faire rêver, donner à voir, envie. Les moyens sont multiples : mise en scène, adhésif dépoli ou en impression numérique, etc. Depuis quelque temps, beaucoup de magasins placent des écrans numériques en vitrine, sans trop savoir si la création est adaptée, si elle accroche le regard, si elle s'articule favorablement avec l'intérieur de la boutique, si elle reste lisible en plein soleil. L'avantage escompté de ces écrans est de faire vivre la vitrine, d'y introduire du mouvement.
Pour attirer les passants, les retenir, on teste des dispositifs interactifs (cf. Vitrines interactives), des vitrines audioactives, etc. Tout cela appelle une mesure de l'usure mémorielle de la vitrine, une estimation de son bêta pour optimiser le rythme des renouvellements.

L'avenir média des vitrines passe par l'évaluation de leurs effets, de leur perception assurée par des technologies numériques non intrusives. Cette mesure assurera aux vitrines une place dans la stratégie média et le planning de la communication des enseignes et des points de vente. A terme, l'association de ces données avec celles de la cartographie (cf. Streetview, de Google ; lecture / reconnaissance des éléments de la rue), avec celles du indoor location et les applis des appareils mobiles intégrera la vitrine encore plus profondément dans des dispositifs publicitaires globaux.

Photos prises dans le même quartier d'une ville de banlieue parisienne (juillet - septembre 2009).

2 commentaires:

Héloïse a dit…

Proche de mon sujet :)
De vraies évolutions depuis 2009, pourquoi pas un nouvel article sur le sujet ?

Unknown a dit…

Intéressant ! On parle de médias numériques et de leur potentiel, mais les médias « traditionnels » restent importants. On dit que le site internet est la vitrine d’une entreprise… Mais comme l’explique ce post, il ne faudrait pas négliger nos bonnes vieilles vitrines, celles qui sont réelles, dans la rue, à la vue des passants. C’est une opportunité de donner une image séduisante de l’entreprise, du commerce. Retour aux sources…
De là à dire que ce domaine rarement pris en compte dans la stratégie média… Cela reste à prouver… ? C’est peut-être le cas dans certains domaines, mais il me semble que dans le commerce de détail par exemple, on accorde de l’importance à ce canal et on cherche à l’intégrer dans la stratégie de communication globale. Et si ça n’est pas le cas, alors oui, il y a des progrès à faire car le potentiel est grand !
Ce post montre encore une fois l’importance d’une stratégie de communication intégrée et de l’importance d’un mix équilibré entre médias traditionnels et nouveaux médias. Il faut connaître les avantages de chacun et chercher à les combiner au mieux pour en tirer tous les avantages.