mercredi 16 décembre 2009

Abonnement volontaire, une audience plus chère

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Le Miami Herald, quotidien régional de Miami (Floride, Etats-Unis) propose à ses lecteurs un paiement volontaire par carte de crédit, sur le modèle des stations de la télévision publique américaine (PBS). La télévision publique américaine ne connaît pas la redevance à l'européenne mais compte en grande partie sur le financement volontaire annuel par les téléspectateurs et les auditeurs, "subscribers" (ceci représente 26% du chiffre d'affaires de PBS. Source : Corporation for Public Broadcasting).
Cette audience témoigne en payant qu'elle est une audience "engagée", sans doute intéressée (lisant ce qui l'intéresse), parfois régulière : comme telle elle vaut cher et devrait retenir l'attention des annonceurs. Le critère de comportement le moins incertain de ce que le marché publicitaire appelle "engagement" n'est-il pas le paiement ?
Au total, une audience qui paie peut être doublement intéressante pour le média. Elle est d'abord gage d'indépendance (pas de subvention d'Etat), elle est gage d'un taux d'intérêt élevé du lectorat pour le contenu qui peut se propager à son contexte publicitaire. Double contribution au modèle économique de la presse en ligne.
Toutefois, pour être satisfaisant, des conditions doivent être remplies que l'on omet trop souvent ; le ciblage publicitaire doit être malin : concerner un produit et un service dont le lecteur a besoin, ne pas déranger un lecteur qui paie son média, d'abord pour le lire. Le médiaplanning doit être créatif et la création de qualité : les données et l'intelligence artificielle le permettent de plus en plus à quoi s'ajoutent l'imagination et le talent de l'intelligence naturelle. Dans ce cas, la communication commerciale (i.e. publicitaire) peut afficher des tarifs élevés.

Pour le Miami Herald, le versement est décrit comme un soutien (support) à l'information locale ("local news reporting") et à l'investigation. Voilà qui est clair  : payer pour l'information locale et l'investigation, pas pour des opinions, pas pour des communiqués de presse et des dépêches d'agences réécrits, pas pour des publi-rédactionnels... Voilà qui pourrait énoncer clairement et distinctement les problèmes du modèle économique de la presse : payer combien pour quoi ?
Pour quel média dit "gratuit" serait-on prêt à payer ?

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