vendredi 7 mai 2010

Le poids du papier : du Web au kiosque

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Rue 89 lance le 16 juin Revue89, un mensuel d'une centaine de pages (3,9€), Allociné lance Contrechamps, une revue annuelle, destinée aux professionnels. Déjà, Mediapart a lancé en décembre 2009 un cahier trimestriel (et aussi un livreet depuis septembre 2009, Bakchich publie une version hebdomadaire qui vendrait 17 000 exemplaires (1,5€, passé du mercredi au samedi)... Vendredi avait tenté, fin 2008, de publier sur papier un hebdomadaire recyclant des articles parus sur le Net (le titre cesse sa parution en été 2009). Après dix ans de Web, Marmiton a donné naissance avec succès à un magazine papier de référence.
En mars 2014, pour son troisième anniversaire, Atlantico lance un hors-série de 140 pages : "France, encéphalogramme plat" (14,9 €).

Que penser du passage au papier de ces titres revendiquant, parfois haut et fort, un modèle économique et sociologique numérique ? Quelques hypothèses :
  • La diffusion dans les points de vente apporte une visibilité différente de celle du Web, donc complémentaire : le papier assure la promotion du site dans quelques milliers de points de vente (grâce aux aides à la presse et à la loi Bichet). Et réciproquement : du Web au kiosque.
  • Si la duplication entre les lectures Web et celles des exemplaires papier est sans doute faible (et surtout mal connue), le papier augmente la couverture du titre. Ceci plaide pour un modèle économique mixte mais conçu à l'envers : le titre est basé sur Internet qui assure le régulier, le fréquent, tandis que le moins fréquent et l'irrégulier, l'équivalent des hors-série, est proposé en kiosque pour profiter d'un complément de revenu, de notoriété, de visibilité, voire de légitimité. Faire événement.
  • Cette double vie devrait donner lieu à des recherches sur les synergies, méconnues pour l'essentiel, entre les deux modes de distribution.
D'autres raisons ?
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