dimanche 1 août 2010

Are the magazines going to "go postal" !

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La Poste américaine (U.S. Postal Service, USPS) veut augmenter ses tarifs. Cette augmentation pourrait toucher la presse mais aussi d'autres segments "marketing" comme les catalogues et la publicité adressée. Pour les périodiques, l'augmentation pourrait atteindre 8% en janvier 2011 et 5,1% pour les catalogues.
La presse a constitué un groupe de pression pour contrecarrer une telle décision : l'"Affordable Mail Alliance" rassemble les éditeurs (MPA, Magazine Publishers of America), l'association américaine de marketing direct (DMA), des imprimeurs, des fabricants de papier... Cette coalition attaque le modèle économique de la poste : les emplois, l'organisation du travail, le niveau des rémunérations...

La logique économique travaille contre la presse et contre le papier en général. L'argumentation de la presse coalisée contre l'augmentation consiste à brandir la menace des pertes d'emplois (cela a bien marché pour l'automobile, vache sacrée de l'économie et de la politique américaines). Plus inattendu est l'argument Internet que l'on peut résumer ainsi : si la Poste veut notre clientèle, il faut qu'elle fasse un effort car la presse dispose désormais d'une solution alternative, Internet.
  • Ce débat, crucial pour les deux protagonistes, montre l'impact actuel et futur des solutions numériques. Cercle fatal pour le papier : la distribution numérique réduit la distribution postale de la presse, ce qui conduit la Poste à augmenter ses tarifs, ce qui oblige la presse à se tourner davantage vers la distribution numérique, et ainsi de suite...
  • Ce conflit illustre l'avenir probable du papier, de l'imprimerie et des supports matériels auxquels ils ont donné naissance : MD, presse, catalogues... et  distribution postale. Des transformations draconiennes sont inévitables. Faut-il à tout prix chercher à les retarder ?
  • Anne-Sophie Batalla (Université de Paris-Dauphine), qui effectue des recherches sur la VOD, me fait remarquer que ceci constitue une mauvaise nouvelle pour Netflix qui compte sur la poste pour l'acheminement des DVD loués par les abonnés. Ce sera une incitation de plus pour passer au modèle tout numérique (streaming).

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