dimanche 8 mai 2011

La presse, ça marche si...

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Les revenus du Wall Street Journal sont en hausse, quand toute la presse quotidienne américaine est à la baisse. Les revenus de la diffusion papier et la diffusion numérique (circulation revenue) ont augmenté, les revenus publicitaires (ad revenue) afférents également. Cf. Communiqé du PD-G de Dow Jones.
Quelles hypothèses explicatives peut-on proposer ?
  1. C'est un quotidien spécialisé (économie, finances), les autres sont généralistes. Son lectorat est composé de décideurs, de professionnels et dispose d'un pouvoir d'achat élevé.
  2. Son contenu rédactionnel est moins courant, moins disponible ailleurs sur le Web gratuit ; il est plus approfondi, plus crédible (enfin, c'est ce que l'on peut croire).
  3. Souvent, c'est l'entreprise qui paie l'abonnement professionnel au WSJ (perk) ou bien il est inclus dans les déductions fiscales.
  4. L'éditon numérique est payante, depuis toujours. Le groupe News Corp., lors du rachat du titre, avait envisagé le passage de WSJ.com au tout gratuit : il s'en est bien gardé.
En résumé : le WSJ est peu interchangeable avec d'autres supports d'information quotidienne, il est plus crédible (image), et rien n'y est gratuit. Le lecteur paie.  

2 commentaires:

Sebastien a dit…

Je pense que le facteur déterminant de la réussite de l'offre payant du WSJ est le fait qu'elle est destinée essentiellement à des professionnels. Ces personnes ont en effet besoin de disposer d'une information extrêmement fiable et constamment actualisée. Au contraire, pour une utilisation personnelle, moins urgente et moins pointue, plus personne n'est près à payer pour obtenir des informations que l'on peut obtenir gratuitement en cherchant bien. Existe-il une offre de presse online payante adressée aux particuliers qui marche (vraiment) bien?

Eleonor226 a dit…

Le Wall Street Journal, ainsi que ses confrères comme le Financial Times, jouissent d'un confort certain qui est celui de fournir un contenu ciblé, pour des professionnels. Comme les Echos en France, ces journaux semblent dépasser du lot et publier des recettes positives. Leur contenu, pointu et difficilement reproductible, leur clientèle aisée ainsi que les entreprises qui souscrivent des abonnements pour leurs employés leurs permettent de continuer d'afficher des taux de diffusion satisfaisants. Cependant il y a d'autres façons de survivre à la crise de la presse américaine. Le New York Times, plutôt généraliste en est l'exemple le plus concret. Premier à mettre en place le Paywall sur son site, aujourd'hui il diversifie ses recettes et s'affranchi de sa dépendance aux annonceurs en affichant pour la première fois de l'histoire des revenus de vente (numéro et abonnement) supérieurs aux revenus publicitaires. En diversifiant ses revenus, en exploitant ce que le numérique peut lui offrir, en évoluant sans cesse, le premier quotidien des US montre la voie vers le tournant du numérique. Le Wall Street Journal s'il vit encore sur certaines facilités acquises de par son contenu spécifique ne sera peut être pas à l'abri d'une baisse des tirages si une application mobile ou un pure player venait marcher sur ses plates bandes. Il lui faut être réactif et ne pas se reposer sur ses acquis! Mais pour l'instant ses résultats restent excellents en comparaison au reste de la presse américaine.