mardi 10 juillet 2012

ONU : le "machin" et l'Internet

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"Le machin qu'on appelle l'ONU", comme l'a définitivement baptisée De Gaulle, alors Président de la République (septembre 1960), affirme que l'accès à Internet est un "Droit de l'Homme". Tant mieux. Certes, l'ONU et son Conseil des droits de l'homme n'ont aucun moyen de faire respecter ce droit justement proclamé mais cela justifiera au moins l'existence de commissions, de subventions, de colloques, de voyages, de discours... et, qui sait, cela pourrait indisposer et voire même faire hésiter telle ou telle dictature : c'est toujours ça. Encore que rien ne dérange vraiment les dictatures, surtout pas les organisations internationales.

Selon le texte du Human Rights Council, il s'agit d'aligner le droit d'accès à l'information on line sur le doit d'y accéder off line : donc, il s'agit de rappeler, tout simplement, la liberté de la presse quels qu'en soient les supports (Article XI de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ou article 19 de la Déclaration universelle). Convergence des supports, convergence des droits. Tant mieux.


A propos, le texte du Conseil omet de mentionner quels pays, actuellement, ne respectent pas le droit pour toutes et tous d'accéder au Web et à ses services ?
Mais aussi, quels pays (exemple : Grande-Bretagne), quelles entreprises complices fournissent les technologies qui les aident à bloquer, à censurer le Web, à repérer, emprisonner, voire assassiner ceux qui tentent de faire valoir leur droit à Internet ? 
D'ailleurs, est-il des Droits de l'Homme que ces pays respecteraient ? Le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes ? Le droit d'exercer la religion de son choix, ou aucune, le droit à la santé, à l'éducation, à la sûreté, à la vie privée...
Ces pays, si peu recommandables, sont-ils membres de l'ONU, la financent-ils, y président-ils des commissions ? De facto, le "machin" couvre tout cela de sa grandiloquente impuissance. Problème logique.

2 commentaires:

Bird_face a dit…

Les dictatures sont comme les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait.

CélineBUNIFR a dit…

Actuellement la quasi totalité des pays sont membres de l'ONU. L'avantage d'une organisation "mondiale" se heurte à la difficulté d'une entente au sein d'un organisme regroupant des pays d'une si grande diversité, avec chacun leur régime politique, leurs croyances et leur histoire. Bien que les objectifs de l'ONU soient de "faciliter la coopération dans les domaines du droit international, de la sécurité internationale, du développement économique, du progrès social, des droits de l’homme et la réalisation à terme de la paix mondiale" ont comprend bien, au sein de cette diversité, les difficultés que rencontrent ces objectifs. Au sein de cette diversité, il est donc difficile de faire respecter certaines règles, pour nous, pays démocratiques, comme allant de soit, quand ceci peut être vu par certains pays comme une tentative d'hégémonie culturelle des pays démocratiques, voir de l'Occident, sur le reste du monde. Ce qui semble juste pour certains pays, ce qui semble comme une évidence, un droit fondamental (comme l'accès à internet), se heurte à la croyance de certains pays, voir va à l'encontre même de certains de leurs principes.

On peut donc remettre en question l'utilité d'avoir une "Organisation des Nations Unies" si justement les pays ne sont pas "unis", voir ne parlent même pas avec le même language (vu que les points de références sont différents, selon que l'on parle en tant que pays démocratique, ou en tant que dictature par exemple). Bien que l'ONU dispose de plusieurs instances, d'organes différents, elle souffre parfois de légitimité, notamment parce que son organe exécutif (le Conseil de Sécurité) octroie à ses 5 membres permanents(Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) un droit de véto sur ses décisions. Ce droit de véto est ainsi vu par de nombreux pays comme une tentative de ces pays de garder une mainmise sur le reste du monde.
Mais malgré toutes ces failles et ces limites, ne vaut-il quand même pas la peine d'avoir une "Organisation des Nations Unis", qui a le dessein, peut-être illusoire pour les pessimistes, d'atteindre la paix internationale, allant de pair avec le respect et la garantie de libertés et de droits fondamentaux pour tous?