vendredi 30 novembre 2012

La pharmacie soigne ses écrans

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Des écrans sur les points de vente ? Oui, mais avec quels objectifs ? Force est de constater que cette question des objectifs est rarement posée. Pour toute décision d'installation, on se satisfait souvent de l'habituel mimétisme : "les autres le font", "il y en a partout"...
Décoration, animation, aide à la vente, PLV ? Tout cela peut-être...

Prenons l'exemple d'une pharmacie située sur la place centrale d'une petit ville, à Fribourg (Suisse).

Vers le milieu de l'officine, près d'une caisse, un petit écran propose, pour l'instant, une appli PharmaCity et en bas de l'écran, la transaction en cours. Les fonctionnalités de l'appli (AppStore) sont encore rudimentaires : localisation des pharmacies d'un réseau donné, des services proposés, leur position sur une carte, à quelle distance, etc. On est manifestement au tout début de l'expérience, et de ce type de petit écran et de l'appli. Sa situation dans un lieu névralgique entre la caisse et des produits est à exploiter.

Au fond de la pharmacie, deux écrans visibles depuis le centre de la pharmacie, placés symétriquement par rapport à l'axe central de la pharmacie. Bien lisibles, ils sont alimentés et pilotés par un réseau national (publicité et conseils). Aucun contenu local n'est diffusé : un tel service serait sans doute trop lourd à maintenir et alimenter. Pas de son. Pour l'instant, l'évaluation de l'attractivité visuelle des présentoirs n'est pas encore prévue ; pas plus que l'utilisation de l'espace par les clients. L'observation par la force de vente suffit-elle, faut-il s'en remettre à l'intuition pour tout cela ?

Cette pharmacie teste prudemment l'utilisation des écrans.
Dans une première étape, des écrans ont été placés en vitrine. Solution vite abandonnée : en plein soleil, les écrans étaient illisibles. Pour l'avenir, le pharmacien s'intéresse au traitement du bilinguisme, indispensable (allemand, français), au paiement mobile aussi (fidélisation, etc.). Pour l'instant, les essais se poursuivent, déclare le pharmacien, persuadé que les écrans, le wi-fi, l'interactivité et les applis occuperont une place stratégique dans le point de vente mais que l'on n'avait pas encore trouvé de solution simple et convaincante. Sage philosophie.
Ce que l'on observe souvent dans d'autres types de commerce confirme qu'il est urgent de réfléchir et de tester, encore et encore. La réponse au "désir" d'écrans est à construite sur mesure en fonction des particularités des points de vente (taille, aménagement), clientèle, type de produits... Obnubilés par la mesure à finalité commerciale (le GRP !), les professionnels de l'affichage numérique sous-estiment sans doute l'intérêt des études quali des réactions des clients.

Merci au directeur de la pharmacie qui a accepté de discuter très librement avec nous de ces écrans.
Le texte n'engage que nous (photos FjM).
Sur les vitrines :

lundi 26 novembre 2012

Le Web : fonctions régaliennes et souveraineté nationale

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Photo d'actualité politique, il y a quelques jours, à la une de nos journaux. Elysée. Autour de la table : le Président de la République française, deux ministres du gouvernement français, la Ministre de la culture et de la communication et la Ministre chargée de l'économie numérique ; en face du Président français, l'Executive Chairman de Google.

Il est question de la presse française. En fait, l'enjeu va bien au-delà des difficultés de gestion de la presse ; la télévision est également concernée, et tous les médias. Il y a problème fiscal aussi puisque certaines entreprises du Web très actives en Europe n'y paient guère d'impôt.

Il y a une dimension culturelle. Des entreprises collectent en Europe des données qui sont revendues à fin publicitaire (géolocation, données comportementales, données personnelles, etc.). Données précieuses dont on affirme qu'elles sont la nouvelle richesse des nations connectées.

Ces entreprises qui exploitent des moteurs de recherche, des réseaux sociaux, des navigateurs, entre autres, menacent-elles l'indépendance et la souveraineté nationales ? C'est ainsi sans doute que le conçoivent d'autres Etats, ce qui explique que la Chine ou la Russie, par exemple, encouragent le développement d'entreprises nationales puissantes travaillant en langue nationale (Baidu, Tencent, Vkontakte, Yandex, Alibaba, etc.), capables de tenir les entreprises étrangères à distance et de limiter leur emprise économique et culturelle.

Indépendance, souveraineté, diable ! Comme vous y allez ! Mais il y va de la langue française ou allemande. Il y va de l'accès aux savoirs, à l'information et à l'éducation. Il y va de la sécurité aussi.

Le développement international du Web, son omnipotence invitent à reconsidérer la liste des fonctions régaliennes, celles qui sont à la fois des "marques de souveraineté" et qui relèvent du devoir de l'Etat.
Traditionnellement, ces fonctions comprennent la sécurité intérieure ou extérieure, les finances, la justice. Faut-il y ajouter le numérique ?

N.B. L'Executive Chairman de Google confirme les images diplomatiques que les groupes numériques internationaux aimeraient donner d'eux-mêmes : L'Executive Chairman de Google estime qu'ils doivent être gérés comme des nations ("to run it more like a country", cf. The Wall Street Journal, Dec. 4, 2012). Image entretenue par la sémiologie implicite de la photographie ci-dessus.
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vendredi 23 novembre 2012

Preview, magazine Série & Télévision

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Tout est dit dans le titre. 3,9 €, 100 pages. Peu de publicité.
Les séries constituent une pratique culturelle importante, un ensemble de références partagées, voire d'identifications. Segmentantes, elles permettent de (se) placer sur les axes principaux de "l'anatomie du goût". "Criminal Minds", "The Mentalist", "Homeland", "Glee" mais aussi celles d'autrefois : "Dallas", "ALF", "MacGyver", "I Dream of Jeannie", "Navarro", "L'Instit"... Nostalgie, culte... la série est marqueur historique. Racontant des histoires, c'est une structure narrative qui reprend des principes que ne contesterait pas le théâtre classique.

Après le DVD, la VOD et le streaming multiplient les occasions de regarder des séries hors des chaînes, sur le Web, à tout moment. Non plus seulement à doses unitaires hebdomadaires mais aussi par plus grandes rations, deux ou trois de suite. Soirée séries à la demande.

Les séries épousent souvent l'avant-garde des changements culturels (sexualité, mode, manière de parler, vie familiale, gestique, nudité, etc.) ; à ce titre, leur efficacité sociale va bien au-delà de la stricte distraction. La majorité des séries diffusées en France sont américaines de conception et de réalisation ; cela ajoute une touche d'exotisme et introduit un peu de flou dans la compréhension (même, et surtout peut-être, pour ceux qui regardent les séries en V.O.). Ces séries propagent à la périphérie des manières américaines de voir et regarder le monde, de le raconter aussi : la globalisation est souvent américanisation. De tenter d'y résister naissent des politiques d'exception culturelle (Chine, France).
Le premier numéro du magazine comporte un dossier sur les soap operas, ceux de prime-time et ceux de daytime. On y lira aussi des articles sur "Revenge" (série phare du prime time de ABC, diffusée en France par Canal Plus Family puis, ensuite, sur TF1), sur le tournage de la saison 5 de "Un Village français" (France 3), sur les nouvelles séries programmées par les networks anglophones américains mais aussi sur des séries programmées sur les chaînes européennes. A noter encore une brève réponse à une question qui mériterait de plus longs développements : "La fiction française est-elle au bout du rouleau ?"

Pour ceux qui aiment les séries, les voir et les revoir.
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dimanche 18 novembre 2012

Le Matin des médias en Suisse

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Dimanche matin. Terrasse au soleil de novembre. "Café renversé" et lecture du Matin Dimanche. Il semble n'y être question, directement ou indirectement que de médias, aussi bien comme objets d'articles que comme sources de financement. Témoignage, s'il en fallait, que les médias sont au coeur de notre quotidien.
Exemples.

Une page entière consacrée à la crise de la presse écrite (p.41). Au-dessous d'une photo de manifestation (Lille, mai 2012), un histogramme de l'évolution des investissements publicitaires en Suisse, de 2001 à 2011 : la presse quotidienne perd beaucoup, l'affichage aussi ; la télévision gagne beaucoup, le numérique gagne un peu (Source : Media Focus). Faut-il lire dans ce titre une allusion à la formule juridique célèbre "le mort saisit le vif" ? Ainsi, le Web hériterait de la presse papier, ses modèles, ses problèmes, ses réflexes... Cf. le résumé de la situation dans les "modèles de survie (numérique) pour les journaux".
  • Article sur un cerveau en fuite (brain drain) : un ingénieur lausannois qui travaille au siège californien de Facebook, est "de passage en Suisse pour dénicher de nouveaux talents" (p. 42). 
  • Interview de l'auteure de la saga "Twilight" (p. 65).
  • Publi-reportage de Swisscom sur la récupération et le recyclage des "vieux portables" (p. 26). 
  • Double page de publicité pour upc cablecom (p. 24-25). 
  • Une page people sur une soirée organisée par Tamedia pour ses clients (p. 27). 
  • Une page people sur "l'ambassadrice" (sic) publicitaire de la lingerie H&M (Laetitia Casta).
  • Article dans la rubrique "Economie" sur Dell dont le bénéfice fond... (p.37).
  • Dans le supplément féminin, FEMINA, un article de la rubrique "Beauté" est consacré aux blogueuses consomm'actrices (p. 38) et aux réactions de Clarins et L'Oréal.
  • "Le Matin Dimanche se décline aussi sur l'iPad" (p. 43). Explications : "démarche complémentaire à la version papier", souligne la directrice adjointe des publications. Jusqu'au 2 décembre, l'accès sera gratuit ; ensuite, ce sera 3 Francs à l'unité (au lieu de 4,5  Francs pour le papier), 10 Francs par mois ou 100 F par an. Modèle économique à suivre.
  • Article sur la "big data", à partir d'une étude de l'IWSB : "La Suisse, coffre-fort de données" ("Datentresor Schweiz", octobre 2012). Data centers, cloud pourraient constituer l'un des avenirs économiques de la Suisse : grâce au prix de l'électricité et à la sécurité de l'approvisionnement, grâce à la réputation de sécurité et surtout de discrétion... "Nous sommes les nouveaux banquiers privés", déclare le Président de l'Association suisse des télécommunications" (p. 39).
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N.B. Le Matin appartient au groupe suisse Tamedia.
Diffusion : 55 000 ; lectorat : 245 000. Le Matin Dimanche est diffusé à 161 000 exemplaires ; son lectorat est de 502 000 personnes (Source : Tamedia).
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jeudi 15 novembre 2012

Digital Signage, the latest of the new media


According to the Digital Place-based Advertising Association, revenues from Digital Out Of Home (DOOH) has grown faster than most other American media during the first semester of 2012. DOOH was measured by Miller, Kaplan, Arase while the other media revenues were measured by Kantar Media. See below (first semester 2012 vs first semester 2011. %)

Sources: DPAA, Miller, Kaplan, Arase (DOOH), Kantar Media. First semester 2012

Definition
DOOH covers all the screens which air advertising out-of-home: shopping malls, elevators, supermarkets, transportation (airports, subways, train stations, etc.), gas stations, doctors' waiting rooms, sports stadiums, convenience stores, urban furniture, cinemas, universities, you name it. This media is obviously growing strongly. And, in fact, it is a very new media, at the very beginning of its lifecycle: it is not simply TV sets hanging from the ceiling as was the case of Wal-Mart TV in 1990.
It is Out-Of-Home but it is not Outdoor. It is mostly out-of-home and indoor (the classification needs to be fixed) where it replaces posters. On-premise, In-Door-Out-Of-Home; it is also a social media where people meet and exchange.

Ad networks
Digital screens are all over the place and advertising networks sell local and national advertising time to advertisers.
Soon an ecosystem is bound to develop around digital signage like the one for Web display advertising including AdExchanges (DSP / SSP), Real Time Bidding, etc. for a programmatic marketplace. First, the problem of standard analytics have to be solved. The solution is probably to be found in apps on smartphones, thanks to wi-fi; such analytics will include indoor mapping and precise localization.
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dimanche 11 novembre 2012

Elections: televised and tweeted

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"The First Social Election" : l'élection présidentielle américaine a été un événement extraordinairement  médiatisé, servi, pour finir, par un formidable suspense. Les médias ont titré sur le nombre de tweets, le plus élevé de l'histoire - (sic) ! La peopleisation du politique trouve avec les médias sociaux matière à commentaire et statistiques, gages de sérieux et de rigueur.

Une semaine après l'élection de Barack Obama commence, avec le 18e Congrès du PCC, l'élection du président chinois ; 习近平 (Xi Jinping), actuel vice-président, sera sans doute élu. Aucun suspense. Aucune peopleisation. Couverture médiatique pré-électorale presque inexistante, délibérément limitée.
La Chine est la première puissance économique mondiale. Du point de vue de notre quotidien, elle nous concerne autant, sinon davantage, que les Etats-Unis. Mais l'élection chinoise n'est pas un spectacle.

L'écart de traitement entre ces deux événements comparables mesure-t-il l'ethnocentrisme culturel des médias occidentaux ? Plutôt que l'information, le modèle économique de nos médias favorise-t-il la célébration et le spectacle ? On s'interrogeait, autrefois, en science politique : "la télévision fait-elle l'élection" ? Aujourd'hui, on sait au moins que l'élection peut faire la télévision et des médias sociaux. Elections will be televised and tweeted.
On pense à Gil Scott-Heron (1974) qui se moquait de la politique et de l'information télévisées aux Etats-Unis en des termes publicitaires que n'aurait pas démentis Guy Debord : "NBC will not be able to predict the winner at 8:32" ("Revolution will not be televised", pour les paroles).


N.B. La métaphore du sport pour commenter l'élection est reprise en sens inverse. Exemple : "Every night is election night in the sports department", déclare le site de sport américain, SB Nation.
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lundi 5 novembre 2012

Avoir de la visibilité (viewability for sale)

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Avec Validated Campaign Essentials (vCE), comScore relance le débat sur la visibilité. Cette suite logicielle a été auditée et accréditée par le MRC, ce qui rassure les annonceurs américains.
Elle combine plusieurs outils de contrôle publicitaire répondant aux exigences des annonceurs : la visibilité (ad viewability, au moins 50% des pixels d'un message visible pendant plus d'une seconde selon la norme 3MS de l'IAB, Making Measurement Make Sense), la sécurisation du contexte publicitaire pour la marque (brand safety), la destination géographique (in country geographic delivery), l'engagement et, enfin, l'assurance que l'audience provenant des robots a été identifiée et évacuée (removal of non human traffic). Globalement, le bon sens : plutôt compter des messages vus que des messages expédiés (served). Cela dit, le MRC estime que les techniques de mesure de la "visibilité" sont encore insatifaisantes et qu'il reste encore beaucoup de travail pour rendre les mesures fiables (communiqué du 14 novembre 2012).

La visibilité garantit à l'annonceur que son message publicitaire a pu être vu, qu'il a eu une chance (opportunity) d'être vu. Cela s'apparente à l'occasion de voir (ODV), donc au calcul des GRP sur cible (TRP).
Qu'en est-il des ODV (OTS) dans les principaux médias ?
  • En presse papier, si le magazine ou le journal a été feuilleté, consulté, lu ou parcouru pendant la période de référence, il y a ODV.
  • En affichage papier / colle, l'ODV est lié à la présence du passant dans "l'axe de visibilité" de l'affiche (cf. Affimétrie). Le DOOH doit-il s'aligner sur cette définition ?
  • En télévision, l'ODV résulte du fait que le téléspectateur est présent dans la même pièce que le téléviseur allumé au moment de la diffusion du message (présence déclarée par les panélistes via l'audimètre et horodatage). 
La mesure des médias numériques s'avère presque toujours plus exigeante que celle des médias dits analogiques.
Bien sûr, on pourrait rêver de mettre tous les médias visuels au même niveau en recourant à des technologies s'apparentant au "suiveur de regard" (eye tracking, attention analysis) qui, plus rigoureux que toute déclaration s'il n'était pratiqué avec un harnachement de laboratoire intrusif, indiquerait, pour les médias visuels, qu'il y a eu contacts vérifiables entre le regard et le message publicitaire. Ensuite, vient la question de la durée totale du contact, de la part du message qui a été regardée ou écoutée (assiduité, comme l'on dit en télévision) ; ce que, par exemple, comScore vise avec Digital Analytix Monetization.

Une phrase de comScore doit retenir l'attention : parmi les avantages (benefits) de la suite vCE, on relève : "Get a cross-media comparable digital GRP metric". Ambition qui attise les discussions professionnelles sur la mesure : Nielsen (Online Campaign Ratings, OCR, accrédité également par le MRC), comScore avec Arbitron (où la radio est prise en compte avec le PPM), Google qui monte ses propres panels bimédia (TV + Web)...
Si l'on accepte l'idée directrice de tels projets, il faut cesser de construire des définitions ad hoc de l'audience, média par média, sinon, le média qui a les critères les plus stricts, les plus clairs et distincts (actuellement le Web, fixe ou mobile) est désavantagé dans les plans pluri-média. La communication, commerciale ou non, a besoin de critères de mesure généraux transcendant l'ensemble des médias. Ensuite, à chaque annonceur de choisir les outils de mesure correspondant à ses objectifs stratégiques et tactiques.

samedi 3 novembre 2012

Pourquoi votre publicité est-elle muette ?

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Les couloirs et les quais du métro parisien exposent des affiches invitant les clients du métro à se rendre au spectacle (cf. infra, octobre 2012).
Mais pourquoi, alors que le nombre des écrans numérique croît, ces annonceurs continuent-ils de placer leur publicité pour les spectacles musicaux sur des affiches en papier au lieu de recourir à la vidéo ou au rich media ? La question peut être étendue aux annonceurs du cinéma, du spectacle vivant voire même aux émissions de radio ou de télévision.
Bien sûr, il faudrait ne sonoriser qu'un écran à la fois par couloir ou par quai pour éviter toute cacophonie. Mais quel emplacement préférentiel ! Le son pourrait n'être déclenché que lorsque des passants se trouveraient à proximité (son directionnel) ; l'exposition sonore pourrait être réservée à certaines tranches horaires, etc.
Tout cela semble techniquement possible. Pourquoi ne pas essayer ?




vendredi 2 novembre 2012

Aereo : TV numérique sans câble

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Aereo est une startup qui a mis au point une plateforme permettant aux foyers américains d'accéder à la télévision sur des récepteurs numériques sans passer par un réseau câblé ou un bouquet satellite : "Real, live TV on the Internet. Finally".

Comment ? Aucun matériel (hardware) n'est nécessaire. Les émissions, captées par des antennes, sont mises à disposition sur des serveurs par Aereo (in the cloud platform). Les acheteurs peuvent dès lors streamer des émissions (direct broadcasting) provenant des stations locales, et, notamment, de celles qui retransmettent les networks (O&O ou affiliées) ; ces émissions peuvent être regardées sur tout support numérique (smartphones, tablettes, iOS ou android) avec tout navigateur, avec Apple TV et Roku. Elles peuvent être sauvegardées à distance (remote DVRcloud) et regardées ultérieurement. Aereo est une forme de télévision sur mesure, à la carte, donnant plus de liberté aux consommateurs ("The Choice is Yours"). Evidemment, Aereo ne concerne pas, pour l'instant, les chaînes diffusées exclusivement à leurs abonnés par le câble ou le satellite. Toutefois, en décembre 2012, Bloomberg TV est la première chaîne à être retransmise par Aereo.
La politique des prix d'Aereo permet une consommation flexible avec des pass de 1$ pour une journée, de 8 à 12$ pour un mois et de 80 $ pour l'année, avec des volumes de stockage variables (cf. tableau ci-dessous). Aereo est présent à New York ; le service sera étendu à d'autres agglomérations ensuite (cf. mise à jour ci-dessous).
Fondée en 2012, Aereo a levé 20,5 millions de $ en février ; le tour était mené par IAC/Interactive Corp., société dirigée par Barry Diller, un spécialiste de la télévision.

Les groupes de télévision (stations et networks : Disney, Fox, Univision, Comcast, CBS, Gannett, et même PBS) ont intenté une procédure contre Aereo. Leur argumentation met en avant le non respect du droit d'auteur (copyright infringement) par Aereo.
Leur hostilité a d'autres raisons d'être :
  • L'audience ne peut être prise en compte par la mesure de référence donc, de leur point de vue, Aereo altère le modèle économique publicitaire des networks et des stations.
  • Aereo est perçu comme un encouragement à ne pas s'abonner ou à se désabonner (cord-cutting). TV Everywhere est un mécanisme protectionniste qui donne accès à la télévision sur mobile sans compromettre l'abonnement.
  • Les stations ne perçoivent pas de retransmission fee comme lorsqu'elles sont retransmises par un câblo-opérateur.
Pour sa défense, IAC Interactive Corp. fait valoir, jurisprudence à l'appui, qu'Aereo ne fait que reprendre des technologies déjà acquises et largement admises par le marché : l'antenne intérieure (rabbit ears) et le DVR (Digital Video Recording). Son dispositif s'apparente aussi à la Slingbox et au Network DVR : il ne fait que rerouter un signal accessible au public et se fait rémunérer pour la technologie. Le recours au stockage numérique (cloud) a également été jugé conforme au droit dans l'affaire Cablevision.
Fin août, le juge a refusé de suivre l'injonction des networks. Aereo semble alors sauvé. 

Mise à jour 9 janvier 2013
Aereo déclare que son service sera étendu à 22 DMA (Boston, Miami, Austin, Atlanta, Chicago, Dallas, Houston, Washington, DC, Baltimore, Detroit, Denver, Minneapolis, Philadelphia, Pittsburgh, Tampa, Cleveland, Kansas City, Raleigh-Durham (N.C.), Salt Lake City, Birmingham (Ala.), Providence (R.I.), Madison (Wis.). Mais pas encore Los Angeles, DMA N°2.
La société annonce qu'elle a levé 38 millions de dollars, principalement auprès des actionnaires actuels, pour financer son développement.

Mise à jour avril 2014
En février 2014, la cour fédérale de l'Utah bloque la diffusion de Aereo dans l'Utah, le Colorado et le Wyoming.

Les tarifs de Aereo (second semestre 2012)