vendredi 30 mai 2014

Programmatic ad buying for all video advertising markets


What is programmatic ad buying ? 
Instead of manual insertion orders, mails, RFPs, face-to-face human negotiations and lots of discussion, programmatic is mostly a world of data and automation, auctions, rules and market places. With traditional advertising, humans talk to humans (buyers to sales people) ; with programmatic advertising, machines talk to machines.
It all started with media buying for the Web (display ads). Programmatic takes over because it lowers transaction costs (information, bargaining, policing): less middle players are involved (but with new skills), meaning less friction, fewer mistakes, less waste. Only data-driven marketing can shorten the sales process, improve targeting efficiency and personalize ads (according to context, behavior, etc.). Programmatic ad buying will represent 42% of display ad buying in 2014 in the U.S.A. (source : Magna Global, September 2014).
What the Web started will soon affect TV planning and buying as well as Digital Out Of Home (DOOH). For the time being, the most current and well-known form of programmatic is Real Time Bidding (RTB), but there is also data-driven creative, real-time analytics (with GRPs), real time optimization, digital in-stream video ads, deals (Twixt, AppNexus)...

Programmatic for TV
In the USA, many TV networks are considering programmatic buying. ABC (national network owned by Disney) along with ABC Family will launch a trial this summer with FreeWheel, a company specialized in the monetization of video. FreeWheel was bought in March 2014 by Comcast. FreeWheel was originally started by ABC (through Steamboat Ventures, affiliate of Disney), DirecTV and TBS.
The trial will use FourFronts Programmatic, a software solution to connect SSP (ad sellers, supply) and DSP (ad buyers, demand). FreeWheel will provide inventory management and adserving. No linear inventory will be included, yet.
TV will slowly go programmatic, starting with cable or satellite channels, local stations or VOD before finally reaching the prime time upfront market (programmatic guaranteed). Cox Cable will use Clypd to sell commercials the programmatic way.
Note that in order to align with digital video, TV must first take viewability into account (selling only viewable impressions).
What needs to be tested first is the impact of automation on advertising value: even if the TV inventory is limited, TV networks fear a decline of advertising price as seen with Web programmatic.

Programmatic for Digital Out Of Home (DOOH) / Digital place-based media
To go programmatic, DOOH needs measurement techniques able to produce data to drive targeting. Data must include demos and geolocation (indoor positioning for subway or rail stations, malls or supermarkets) as well as "real world" context (aisles in store, etc.) to deliver relevant ads. In September, PumpTV (Australia) started automatically trading advertising (RTB) using a platform powered by Videology.
In-store analytics come with smartphones and sensors (iBeacon, Estimote, OnyxBeaconnomi, IndoorAtlas, etc.). Note that Apple iOS 8 keeps Wi-Fi from identifying iPhones (MAC address randomization).
There is also face recognition: with Eikeo or Quividi, as well as with NEC FieldAnalyst or with myAudience, advertisers can describe and target audiences according to gender, age group.
Many companies are already implementing programmatic in DOOH:  Xaxis Places, Vistar Media, SN: Xchange (Kinetic), PlaceIQ, Vukunetetc.
But, first, OOH needs accredited measurements (MRC, CESP) and reassuring privacy enforcement.

All video media are equal under programmatic
With data, all video media will embrace programmatic work flow. Digital video ad convergence means video ad campaigns (and GRPs) across all viewing platforms and devices.

Exemple : sociomantic (racheté par Tesco).


lundi 26 mai 2014

Audiences TV et temps libre


Comment expliquer les variations globales d'audiences de la télévision ?
Le mois de mars 2014 a vu les audiences de la télévision en France baisser significativement par rapport à mars 2013 : 14 mn de moins pour les plus de 4 ans, 17 mn de moins pour les fameuses "ménagères de moins de 50 ans" (Source : Médiamétrie). Explication donnée communément : la météo, mars 2014 fut un mois d'hiver doux, donc défavorable à la fréquentation de la télévision.

La météo ? L'environnement concurrentiel de la télévision, c'est le vrai monde, l'ailleurs, le temps qu'il fait. "Parlez moi de la pluie et non pas du beau temps, le beau temps me dégoute et m'fait grincer les dents, le bel azur me met en rage", chantait George Brassens (1960). La télé approuverait.
S'il fait beau, les téléspectateurs prennent l'air, ils sortent. Ils se dé-programment. Car leur vie est très programmée. Par les horaires de travail, les horaires scolaires, les horaires des magasins et les rendez-vous divers ; il en pleut des rendez-vous : pédiatre, coiffeur, parents d'élèves, garagiste, co-propriété, etc. Et puis les fêtes et célébrations de toutes sortes...
La société des loisirs n'est pas une société du temps libre, au contraire. La liberté de l'emploi du temps y a été limitée, aliénée.

La télévision cherche à programmer ce qui reste de liberté, à s'intégrer dans les emplois du temps, à s'y faire une place, régulière : il y a des applis et encore des magazines pour cela. Avec ses grilles et ses chaînes, la télévision traditionnelle se nourrit de la liberté du téléspectateur ; celui-ci s'acharne à reconquérir sa liberté avec le numérique : délinéarisation, VOD, streaming, enregistrement pour différer la consommation, binge viewing...
Une météo clémente libère le téléspectateurs des chaînes et des grilles de la télé. Quelques degrés... de liberté de plus.

dimanche 25 mai 2014

Magazines : histoire et proximité du lointain



hier en FRANCE. une histoire de la vie quotidienne des Français au XXe siècle
bimestriel, 6,5 €, 68 p.

Encore un magazine qui exploite le filon historique. Au cours des dix années passées, ce sont près de 1 300 titres nouveaux et hors série qui ont choisi une thématique historique ; toute l'histoire est mise à contribution par la presse magazine, histoire ancienne ou contemporaine, histoire culturelle, histoire militaire, religieuse, histoire régionale, histoire du sport, de la musique, histoire de l'automobile, histoire de l'art... (Source : Base MM, 31 600 titres).

A l'évidence, la presse française est travaillée par l'histoire, et notamment par le passé proche, par le XXe siècle et ses guerres. Tout fait histoire, disait l'Ecole des Annales. Histoire vivante, multiple, Hier en France, pour son premier numéro juxtapose et isole six faits d'histoire banale : la tuée du cochon, Saint-Germain des Près à la Libération, le cyclisme entre les deux guerres, les maisons de prostitution, Cointreau, les femmes de marins.
Documentés, ces faits sont évoqués, illustrés avec des photos, surtout des cartes postales. Or la carte postale, si elle est un document précieux, est l'image embellie, grand public, que se donne une époque d'elle-même, qu'elle met en avant, un cliché souvent. La carte postale pose : risque de folklorisation (tourisme) que les faits et le commentaire doivent contrebalancer, rectifier.

Entrée bon gré mal gré dans l'Europe, bousculée par de nouvelles immigrations, réinventée par l'économie et les médias numériques, la France d'aujourd'hui ne peut plus se reconnaître dans ses images du siècle passé. Ni le village de la France rurale où l'on tuait le cochon, ni l'économie du charbon et les corons ne disent plus rien aux générations d'aujourd'hui. Hier, c'est tellement loin ; la France dont parle le magazine n'est plus.
Restent deux types de passés que le magazine aborde et construit.
D'une part, les racines lointaines, vagues et presque oubliées du présent : le vélo et les "forçats de la route", ou encore, les marques, par exemple. Ainsi, dans ce numéro, l'histoire de Cointreau et de son Triple-Sec est rappelée, avec sa publicité : packaging, affiches et premier film de cinéma publicitaire. Il y a aussi le Tour de France et sa caravane publicitaire.
D'autre part, il y a l'histoire de ce qui a disparu et dont ne reste presque rien, sinon des romans, des musées et des images : la mine, la silicose, les grèves, les catastophes, la pêche en mer au loin, les naufrages, terre-neuvas... France fondamentale et fondatrice qui s'estompe, Germinal et histoire au baccalauréat. Les catastrophes minières ont lieu ailleurs...

"Proximité du lointain", dit-on, que cette histoire sans événements historiques, histoire sans histoire de tous les jours d'autrefois, "lieux de mémoire" où l'on a du mal à se retrouver, à s'imaginer. La presse magazine du rayon histoire en fait son miel : elle est, avec ses centaines de numéros, le manuel périodique d'histoire contemporaine.

vendredi 23 mai 2014

Upfront TV market aux Etats-Unis 2014-2015


Voici bientôt l'été, c'est le temps de la vente d'espace télévision à l'avance : upfront market. On dit chaque année que cette manière de vendre la télévision devrait cesser bientôt, qu'elle a tous les défauts, qu'elle est ringarde en ces temps programmatiques. Mais, pourtant, acheteurs et vendeurs d'espace se retrouvent pour un marché avec garanties sur GRP des écrans de l'année télévisuelle à venir.
Que prévoit-on ?
Les augmentations de prix de l'espace (CPM) devraient cette année se situer entre 4 et 7%, soit un peu moins que l'an passé. CBS serait en tête, suivi de ABC et Fox ; seul CW (mini network de CBS / Warner Bros) verrait son CPM baisser. Ed. Paparazian (Media Dynamics) prédit 5,5% d'augmentation globale pour les 5 networks, en prime time. On attend surtout la stratégie de NBCUniversal (désormais groupe Comcast) qui, cette année, a dominé le marché auprès de la cible publicitaire essentielle des 18-49 ans (première victoire au cours des dix dernières années) et qui propose une programmation prometteuse (cf. New Season 2014-2015). Logiquement, NBCUniversal devrait rejoindre le niveau de CPM des autres chaînes.

L'enjeu global de l'upfront market américain est de près de 20 milliards de dollars que se partagent presque également les chaînes généralistes terrestres (networks) et les chaînes du câble et du satellite. On prévoit une légère augmentation des revenus des chaînes du câble et satellite, les chaînes généralistes terrestres maintenant leur situation.

Donc tout va bien pour la télévision. Ni Netflix, ni YouTube, ni le programmatic ne semblent assombrir ou inquiéter le marché. Pour l'instant.

mercredi 14 mai 2014

Trois chaînes de TV pour le soccer américain


La conquête de l'Amérique du Nord par le football (soccer ou fútbol) se confirme.
La Major League Soccer (MLS), qui vient d'avoir 20 ans, réunit 19 clubs professionnels des Etats-Unis et du Canada, bientôt 21. Le public des spectateurs dans les stades s'accroît (6 millions de personnes en 2013) et l'expansion géographique est en cours dans les grands marchés télélévisuels hispanophones (Atlanta, Miami, Orlando).
C'est à la télévision que se joue l'économie du foot or les audiences sont encore faibles et ne s'accroissent guère. Mais cela changera peut-être avec la nouvelle grille qui est mise en place.

Un accord de 8 ans, 2015-2022, a été signé avec trois grands groupes de télévision concernant un ensemble de 125 matchs pour  90 millions de dollars par an. S'y ajoutent les matchs à domicile des sélections nationales féminine et masculine. L'accord concerne les chaînes diffusant en anglais (ESPN, Fox) et en espagnol (Univision, UniMás, USPN Deportes, Fox Deportes). Mais on est encore très loin des sommes mises en jeu par la NFL (football américain) : ESPN paie 2 milliards de dollars par an pour 16 Monday Night Football.

L'objectif premier du contrat était de créer une fenêtre régulière de programmation du football facilitant la fidélisation des fans et des télépspectateurs, et contribuant à l'image de marque nationale de ce sport.
En résumé :
  • ESPN / ESPN2 a le dimanche après-midi (17h)
  • Fox Sports 1 a le dimanche début de soirée (19h)
  • Univision avec UniMás et Univision Deportes a le vendredi soir et un résumé (wrap show) le dimanche
  • Le streaming et le pay-per-view reviennent à ESPN3 (retransmission des matchs hors DMA) et aux fournisseurs habituels (iTune / Apple TV, Google Play, Roku).
L'implantation du football sur le marché nord-américain constitue assurément une étape importante pour la mondialisation et sans doute la féminisation de ce sport.

N.BThe Biggest Stadium in the World", avec 500 millions de fans dans le monde, Facebook se vante d'être le plus grand stade du monde. De plus, Facebook déclare compter 48,9 millions de fans de football aux Etats-Unis. Autant d'hommes que de femmes, 60% ayant moins de 35 ans.
La télévision américaine devra compter avec Facebook.

lundi 12 mai 2014

Presse de foot. Des magazines à l'attaque


La Coupe du monde de football approche ; elle se déroulera au Brésil. La presse du foot s'apprête à en tirer profit : numéros spéciaux, hors séries, lancements. Plus d'une dizaine de titre déjà.
Des accessoires complètent et diversifient l'offre des publications : posters, stickers, fiches, calendrier des matchs...

En cinq Coupes du monde, depuis 1998 inclus, près de 300 titres sur le football ont été lancés en France, et plus de 200 hors-séries, auxquels s'ajoutent bien sûr, tous les titres qui ont été lancés bien avant 1998 et restent présents dans les kiosques comme France FootballOnze Mondial ou But Football Club (Source : Base MM, 31 500 titres).
Il s'agit d'une presse essentiellement nationale. La régionalisation de la presse du football, qui épouse la géographie des pratiques (spectacle professionnel, pratique amateur), semble marquer le pas depuis quelques années (le Web accueille le football régional et ses communautés ; cf. footeo.com), on compte néanmoins plus de 150 titres régionaux.
Positionnement difficile pour la presse spécialisée car dès que le football crée l'événement, toute la presse s'y intéresse et lui vole le show !

Portraits, photos, fiches, interviews, jeux, dossiers (sur le Brésil, sur les fans, les équipementiers) : la palette des genres journalistiques est exploitée complètement. Curieusement, le Web est presque absent des références tout comme le sont les appareils électroniques d'analyse des performances (wearables). Peu de références économiques, peu sur la santé des joueurs, leurs langues, leur scolarité, leur socialisation à l'étranger. Tout est concentré sur la célébration avec un vocabulaire et des gestes convenus. Coupe du monde et marché mondial du football obligent : le contenu sportif est international (mais on parle peu de l'Asie, la Chine étant absente de la phase finale).
  • 100% PSG Spécial, 5,9 €, distribution Presstalis, trimestriel. Numéro consacré au joueur suédois Zlatan Ibrahimović. Avec fiches biographiques et, posters, dont un de "taille réelle".
  • Foot Libéro Magazine, 4,5 €, bimestriel, 124 pages, dos carré (groupe Off Roads). Vend un T-shirt avec l'abonnement. Un article sur la psychologie des joueurs : "La tête avant les jambes", le portrait du joueur français Paul Pogba, un article sur les équipementiers et la rivalité Adidas / Nike. Un dossier pour spectateurs et téléspectateurs : le calendrier, les stades de la Coupe du monde, les équipes sélectionnées et leur signalétique. Un article sur le football virtuel (jeu vidéo FIFA), un quizz...
  • Stars de foot, 3,9 €, trimestriel, 54 pages, papier luxueux, distribution MLP. Conformément à ce qu'annonce le titre, le numéro est tout en portraits de stars avec des fiches de joueurs, des portraits de joueurs, des photos, un poster central de Cristiano Ronaldo. La une est sur Ronaldo, la 4 de couverture sur Ibrahimović.
  • So Foot Junior (So Press), mensuel, 86 pages, avec posters et fiches de joueurs, tiré à 60 000 exemplaires, 3,5 € (abonnement 25 €), distribution Presstalis. Le magazine s'adresse aux jeunes adolescents. Positionnement différent de ce lui de Panini Foot (2011). L'édito expose la ligne éditoriale du titre et sa relation avec So Foot "senior", dont il est le "petit frère" : "le foot est avant tout une affaire de transmission". Magazine de culture foot ?  Par exemple : "comment bien choisir son club ?" ("quel club faut-il supporter ? "). Ce dossier énonce les traits de la culture foot en formation chez les enfants, culture manifestement masculine (marketing oblige ?), qui, dit-on, devrait durer toute la vie. Uniformes ("les beaux maillots"), écussons. Identification ("Tu dis "on", en parlant de ton équipe"), "Peut-on aimer le foot sans aimer un club ?". Un article sur le centre de formation de Rennes ("Rennes-mère" !), une interview de l'institutrice d'Ibrahimović à l'école primaire, deux pages sur les gestes techniques, une rubrique livres, sur le jeu vidéo. Le titre prépare à la lecture du titre So Foot (chaînage ?).
  • The Red Bulletin. Hors du commun est un gratuit international consacré aux sports. Son numéro de juin comporte un dossier spécial Coupe du monde "parce que le monde est foot". Plusieurs articles dont un sur le foot en l'an 2050 et une belle question pour les spécialistes d'intelligence artificielle et de big data : "Pourra-t-on un jour prédire le résultat d'un match ?" Pour l'instant, et, pour notre bonheur, il semble que l'on en soit bien loin. 
  • Hors-Jeu. Football d'opinion, bimestriel, 2,95 €, distribution MLP. Publication polémique qui ne mâche pas ses mots et invite au débat, voire provoque le débat ; elle est consacrée principalement aux clubs professionnels français. Très difficile à trouver en kiosque.
  • Prêt pour la Coupe du monde ? HS de Gulli (juin) vise les enfants, avec des cartes et des fiches joueurs des "plus grandes stars du foot", 4,9€.
Pourquoi lit-on la presse de foot ?
    Pas pour les résultats. Amateurs et supporters les connaissent déjà : la télé, le Web, la radio se chargent de les propager en direct.
    Pas pour les gestes sportifs : on en parle à peine et cela relève surtout de la vidéo..
    Pour le plaisir de retrouver ses idoles ? Ainsi s'expliqueraient l'importance des images et l'aspect uniformément positif des articles. Noter l'importance des posters qui permettent d'afficher l'affiliation à un héros (proximité avec la presse people).
    Pour conforter et rationaliser sa raison d'être supporter ? Pour acquérir des éléments de discours légitimes tout faits, prêts à être replacés dans les conversations. Le foot, comme la politique ou la musique classique, a ses clichés et sa langue de bois.
    Le foot est un terrain de socialisation important, un terrain d'entente et d'accord sur les thèmes de désaccord. Les magazines balisent ce terrain. Pour l'amour du foot.

jeudi 8 mai 2014

Offre et demande de télévision


L'offre moyenne de chaînes de télévision reçues (receivable, lineup) par foyer aux Etats-Unis est de 190 chaînes, selon Nielsen (mai 2014). La demande, soit le nombre moyen de chaînes regardées par téléspectateur (tuned in, au moins dix minutes par semaine), est de 17, soit moins de 10 % des chaînes reçues.

Alors que le nombre de chaînes reçues s'accroît fortement, le nombre de chaînes regardées est constant ; en 2008, le rapport était de 17 chaînes regardées pour 129 reçues, soit 13%. La demande semble indifférente au volume de l'offre.

Si de cette relation l'on retire les grands networks, reçus par tous les foyers (obligation de transport), on peut estimer que, hors télévision terrestre nationale (et partiellement locale), pour une offre varaible de 185 chaînes reçues, 13 seulement sont regardées.

Comment expliquer l'inélasticité observée ?
  • L'augmentation du  nombre de chaînes reçues, grâce au numérique, est sans doute le fait de chaînes de moins en moins moins intéressantes pour le grand public, chaînes étroitement ciblées ou présentant une programmation de moindre intérêt (rediffusion, par exemple).
  • Les téléspectateurs se tournent vers des consommations télévisuelles délinéarisées (OTT : Netflix, Hulu, etc.) hors du package concocté et commercialisé par les opérateurs.
Alors que la facture numérique augmente, les partisans d'une vente des chaînes à la demande plutôt que par package (bundle) trouveront un argument dans cette statistique : les abonnés paient de plus en plus cher pour des chaînes qu'ils ne regardent pas. L'augmentation d'une offre globale peut-elle être la réponse aux variations des demandes individuelles ?

mardi 6 mai 2014

Médias et domotique : smart home et smart cable


Les opérateurs américains du câble développent une offre domotique (home automation). C'est un prolongement et une diversification logique du câble, de la téléphonie et d'Internet. Les quatre services sont désormais souvent commercialisées ensemble, en "bundle" (cfBright House Bundle).
Le domaine de la domotique proposé par ces opérateurs concerne la sécurité de l'habitation (caméra, détecteur de mouvements), l'automatisation des ouvertures / fermeture (stores, portes), la gestion de l'énergie et de l'ambiance (température, lumière, humidité), les alertes de sécurité (intrusions, incendie, fuites, inondations, fumée, monoxyde de carbone), le contrôle des livraisons... En général, ces fonctions sont accessibles et pilotables depuis l'appli correspondante d'un Smartphone ou d'une tablette.

De nombreux MSO (Multiple System Operators) font appel à la société iControl Networks ; c'est le cas de Bright House Networks, de Comcast (XFINITY Home), de Cox Communications (Cox Home Security), de Time Warner (IntelligentHome) ou de Rogers Communications au Canada (Rogers Smart Home Monitoring). iControl est utilisé en marque blanche.
iControl a acquis en 2014 l'entreprise canadienne Blacksumac qui commercialise Piper, un appareil de télé-surveillance des domiciles (Home Monitoring Device). Piper a été financé par crowdfunding (Indiegogo), indicateur certain de sa popularité.
Parmi les investisseurs de iControl : Cisco, Comcast, Rogers, ADT, Intel Capital, Kleiner Perkins Caufield.

Et Google ? En achetant Nest pour 3,2 milliards de $ (2014), Google a attiré l'attention sur l'importance des fonctions domotiques : elles sont au cœur de l'habitation et de la vie quotidienne. Nest est principalement un thermostat intelligent : l'appareil apprend les habitudes de la maison (Nest Learning Thermostat) en collectant et analysant les données acquises : quelle température, pour quel horaire, pour quelle pièce... Nest effectue un travail de personnalisation en quelque sorte.

La domotique élargit l'écosystème numérique à l'Internet des choses (IoT). Non seulement le câble, mais aussi les opérateurs télécoms (AT&T : Digital Life, Verizon avec Home Monitoring and Control), et les opérateurs satellites (DirecTV achète LifeShield en 2013, Dish Networks s'associe à Control4 en 2014) sont présents sur ce marché. On attend l'arrivée de Qivicon, filiale de Deutsche Telekom (comme T-Mobile).

Avec le numérique et l'automatisation, arrivent la collecte et l'exploitation des données, l'intelligence artificielle (machine learning), l'accès aux domicile et à la communication mobile. L'enjeu économique est capital : il s'agit de la gestion courante du foyer.

jeudi 1 mai 2014

Reporter Undercover : journalisme offensif à la TV


Tout cela commence en Allemagne avec Günter Walraff, héros du journalisme infiltré dans les années 1970 (Enthüllungsjournalismus) ; on lui doit de multiples enquêtes dont celle, fameuse, conduite dans la rédaction du quotidien allemand populaire Bild-Zeitung (groupe Springer).

Lundi, RTL a diffusé en Allemagne, en prime time, une émission intitulée "Team Walraff. Reporter undercover". L'émission a réuni une audience de 3,8 millions de téléspectateurs en direct. L'infiltration a eu lieu dans des franchises allemandes de Burger King ; l'émission énonce, vidéo à l'appui, les conditions d'hygiène, de fraîcheur des produits, les conditions de travail des employés aussi, etc. Navrant, écœurant même.
L'émission fait beaucoup de bruit d'autant que les réseaux sociaux élargissent le débat. Sur Facebook, Burger King tente de répondre aux fans et promet de prendre des mesures à l'égard du franchiseur. Le site de RTL publie le communiqué de Burger King (Stellungnahme). Beaucoup de travail en perspective pour les community managers de la marque dont l'image est sans doute sévérement atteinte.
RTL, en revanche, qui promeut un tel journalisme d'investigation, gagne en notoriété et en agrément. L'association, non calculée - pas de social TV - de la télévision grand public et d'un réseau social grand public s'avère irrésistible sur le marché de la réputation.

Il y a peu, ce type de journalisme d'investigation avait concerné les conditions de travail dans les entrepôts d'Amazon (BBC), de Zalando (RTL) aussi. Redoutablement efficace, ce journalisme radical le sera d'autant plus que les infiltrés pourront recourir à des outils d'observations du type wearable.

Sur le site de la chaîne RTL ("Team Walraff")