lundi 21 septembre 2015

La Chine est proche : magazine en chinois et en français


La Chine n'est guère visible encore en France. Pourtant, on nous avait prévenus, il y a longtemps : "Quand la Chine s'éveillera..." , prémonition attribuée à Napoléon, en 1816 ! Elle s'est éveillée. La France numérique a les yeux fixés sur la Silicon Valley et sur Apple, Google, amazon, Microsoft, Facebook... tandis que ces entreprises, elles, n'ont d'yeux que pour la Chine... Tout comme les studios de cinéma américains qui se mettent à produire en chinois (Warner Bros., par exemple).

Voici un magazine publié par l'Institut Confucius en France (孔子学院). Présent dans de nombreuses villes universitaires et régions françaises (Alsace, Bretagne, La Rochelle, Montpellier, Pays de la Loire, Nice, Paris, Poitiers, etc.), l'Institut, ouvert en 2004, a pour vocation l'enseignement de la langue chinoise et la diffusion des cultures chinoises à l'étranger, à la manière du Goethe Institut, de l'Institut Cervantès, du British Council ou de l'Alliance française... Le site de l'Institut, en 7 langues dont le français, se consacre à l'enseignement du chinois.

Comme ces instituts dépendent d'un organisme gouvernemental chinois (Hanban), on y a vu parfois des instruments de propagande du gouvernement chinois (cf.  Pierre Bonnard, "Soft power chinois : faut-il fermer les Instituts Confucius ?", Rue 89, 4 novembre 2014). Un universitaire américain, Marshall Sahlins, y a même dénoncé un danger pour l'université ("Academic Malware") !

Institut Confucius. Magazine en chinois et en français, trimestriel, 5,99 €, 82 p, dos carré.

Ce magazine luxueux dédié à la langue et à la culture chinoises est bilingue. Le numéro en cours, propose des articles sur l'architecture, l'urbanisme, les villages, la peinture, la langue (un idéogramme expliqué : dans ce N°4, 家 qui signifie famille, chez soi, valeur fondamentale du confucianisme), la préparation aux examens de chinois (HSK), etc. Pas de publicité mais un peu d'autopromotion.
Une application a été développée qui, pour l'instant, reste rudimentaire, se contentant de publier les numéros du magazine en anglais (PDF).

Alors qu'il existe une presse à finalité didactique pour les langues (allemand, anglais ou espagnol), une place prometteuse est certainement à prendre pour le chinois. Plusieurs publication se positionnent déjà sur ce marché : Magazine Chine (Chine informations) lancé en janvier 2014 est consacré à l'actualité et au tourisme. Planète chinois, publication adaptée depuis 2009 par le CNDP de The World of Chinese se positionne comme la "revue de tous ceux qui étudient le chinois". Signalons encore Chine sur Seine, revue publiée par le Centre culturel de Chine à Paris ou Prespectives chinoises, revue académique du CECF (depuis 1992).

Le marché des langues (traduction automatique, assistée par ordinateur - TAO, entre autres) devrait prendre de l'importance, suivant la mondialisation des échanges commerciaux, universitaires, scientifiques, touristiques. L'école préparant mal à cette mondialisation, l'autodidaxie doit y pourvoir. Les supports numériques mobiles sont sans doute des moyens essentiels pour cet apprentissage continu, tout au long de la vie. Quelle sera la place du magazine dans ce monde plurimédia ? Quelles synergies entre ces divers supports tant il semble que les supports numériques ne condamnent pas le papier (cf. Deutsch perfekt, magazine du Goethe Institut).

1 commentaire:

Caroline Bento a dit…

La Chine fait peur.
L'école devrait en effet commencer a instruire les élèves sur la mondialisation, leur apprendre les points essentiels de différentes cultures ( Chinoise, USA, Brésilienne, Indienne par exemple) afin que ceux-ci puissent non seulement éveiller leurs curiosités, mais surtout developper l'envie de rencontrer ces peuples et non plus les craindre. Car de nos jours, c'est ce qui se passe : " j'aime pas les chinois", "la Chine me fait peur, elle contrôle tout" .. Certes, mais nous connaissons si peu de cette culture. Il ne faut pas la craindre mais travailler ensemble, et seule une toute autre education (développé peut-être grace aux medias dont les magazines) peut amener a cela.