lundi 5 mars 2018

Eduquer aux médias à l'école ? Contribution à un débat


Eduquer aux médias à l'école ? Qui peut oser y trouver à redire ? A première vue, l'idée semble tellement évidente et généreuse. Pourtant cela ne manque pas de surprendre car, pour s'en tenir à l'essentiel, il semble que tout ce qu'il faut pour comprendre les médias soit déjà enseigné à l'école (ou devrait l'être) :
  • Les langues. Car les médias, c'est les langues (dont le français, discipline primordiale). Plus d'une langue, le plus tôt possible, c'est indispensable pour l'entraînement à la communication.
  • L'esprit critique et le bon sens (la logique). Distinguer l'opinion de la science, le croire du savoir, le certain du probable. Interroger la fabrication des faits car "les faits sont faits". Réfléchir au mode de production et de diffusion des contenus, à leur mise en forme, leur économie. Cela relève encore des langues et de la sémiologie, "science des signes dans la vie sociale". 
  • Les statistiques et leur limites : calcul, mathématiques (dont automatisation et algorithme). Corrélation et causation, sondage, précision, marge d'erreur...
  • L'économie de la consommation dont relèvent marketing et publicité.
Le reste est affaire de spécialisation ultérieure (enseignement professionnel, post-secondaire).
Les vertus que doit inculquer une éducation aux médias sont celles que doit transmettre toute éducation générale ; elles relèvent de l'esprit scientifique et de la logique qui s'acquièrent en sciences et en langues.
Les médias et la publicité sont partout, ils composent l'air que l'on respire. Par conséquent, il ne faut pas d'enseignement spécialisé aux médias mais une sensibilisation partout, à chaque occasion. L'école a déjà tellement à faire ! Dotés d'esprit scientifique, les élèves sauront l'appliquer aux médias qu'ils fréquentent.

Une seule solution sérieuse pour l'éducation aux médias : renforcer et renforcer encore l'enseignement obligatoire et les disciplines essentielles. L'éducation aux médias s'en suivra sans peine. Ne rien ajouter, il y en a déjà trop.

Contribution à un débat...

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